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Inter-actions chorégraphiques Léa Drouet

Comment peut-on faire basculer des problématiques des sciences humaines dans le régime du sensible, du sonore, du corporel et de la matière ? Comment partager des expériences esthétiques qui traduisent différentes problématiques politiques et sociales.
© Béa Borgers
© Béa Borgers

L’école expérimentale

À partir de 2021 et jusqu’à la fin de la saison 2022-2023, Camille Louis, dramaturge et philosophe associée à Vaisseau, travaille en collaboration avec Léa Drouet  sur le projet de l’école expérimentale.

Cette proposition d’école alternative se place dans le sillage de la création J’ai une épée. Elle consiste en un dispositif horizontal et réciproque d’échange des savoirs. Les artistes invitent les savoirs de celleux qui, invisiblement, « petitement », inventent des mondes ainsi que les structures capables de les soutenir.

Enfants, adolescent·es, « troublé·es », ainé·es, communautés d’exilé·es, de personnes issues de l’immigration et autres dites « minorités »… : iels sont les groupes génériques dont on parle, les singularités que l’on n’entend jamais réellement parler. 

L’École « anormale » souhaite, elle, prendre comme enseignant.es toutes celleux à qui l’on prétend enseigner, que l’on veut former ou normaliser et ce que parfois les opérateur·rices culturel.les considèrent comme les publics à cibler. 

Cette école est expérimentale en ce qu’elle part des expériences, des vécus éprouvés forgent comme connaissance et comme résistance. 

Elle l’est aussi dans sa forme qui, pour être fidèle à la singularité des langages et des manières de voir, de faire, de sentir, de rêver se reconfigure à chaque nouvelle session. Plus qu’une « classe » organisée dans ses places et ses hiérarchies, plus qu’un cours toujours trop borné dans sa durée, les rendez-vous de l’École s’imaginent comme de longs week-ends ponctuant l’année et opérant des connexions avec le travail de création de Léa Drouet.

Ces singularités qui sont invitées à être les professeur·euse·s sont des personnes, des associations, des organisations ancrées sur le territoire bruxellois mais aussi parfois des personnes venues de l’étranger et dont les actions entrent en résonance avec celleux de Bruxelles. L’École expérimentale constitue donc progressivement un « public » hétérogène qui se rencontre et se croise.

L’équipe de l’école garde le contact avec chaque personne, crée ainsi une durée entre chaque session et permet la composition d’une communauté unissant présent·e·s permanent·e·s et nouvelles·eaux venu·e·s. Le territoire bruxellois se révèle alors comme “familier” et toujours capable d’accueillir l’étranger, l’inattendu qui, bien souvent, se tenait depuis longtemps “juste à côté”. Chaque participant·e devient un·e spectateur·ice particulier·ère que les artistes invitent très souvent pour les étapes de création des projets artistiques de la compagnie.

Cette continuité faite de variations est aussi soutenue par le travail de mémoire et d’archive-création réalisée depuis la création de l’école en collaboration avec l’association faite de jeunes journalistes citoyens et engagés : Magma. Iels ont crée une série de podcasts, accessibles sur le site de Vaisseau et envoyés, à chacune de leurs réalisations, à l’ensemble des participant·e·s des classes. 

Crédits photos : © MaÏté Alvarez

En savoir plus sur l’école expérimentale

Site web VAISSEAU

Portrait Léa Drouet

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