En transposant le tanka à la scène, Ondine Cloez et Kotomi Nishiwaki reviennent avec poésie sur vingt-quatre ans de complicité maniant un humour aussi absurde que subtil.

Comme le présage le titre de ce duo facétieux, tout est ici histoire de poésie et plus particulièrement de tanka. Cette forme courte de poésie japonaise est rigoureusement découpée en 31 syllabes (5-7-5-7-7) et cherche à révéler quelque chose qui jusqu’alors demeurait invisible ou inconnu : une émotion, une sensation, un souvenir, un désir, un fantasme. Sous la forme d’une conversation, habillées et coiffées presque à l’identique, Kotomi et Ondine / Ondine et Kotomi traduisent tout ce qu’il leur arrive lorsqu’elles sont sur scène. Se mêlent alors passé, présent, malentendus, complicité et confusion. Les deux performeuses se sont rencontrées en 2000 pendant leurs études à P.A.R.T.S. Vingt-cinq ans plus tard, elles observent ensemble la distance entre leurs corps d’aujourd’hui et ceux d’alors, et se demandent si cette histoire est encore la leur, ou si elles en sont désormais étrangères.

Avec ironie et délicatesse, elles explorent les contraires et la symétrie, jouant avec le vide autant que le plein, le dicible et l’indicible, le spectaculaire et le réel. À quatre mains, elles composent un poème subtil célébrant la complicité, le temps qui passe et celui que l’on partage.

–  Texte de La Place de la danse